Vide. Tout était vide, sa réserve d'alcool, sa tête, son cœur... Il n'arrivait plus à ressentir, il n'arrivait plus à penser. Il avait à nouveau envie de tout brûler, de se trouver un but, à savoir faire de la vie du défunt roi un véritable enfer... Ou bien retrouver sa mère qu'il ne reconnaîtrait probablement pas et ce, même si elle se tenait juste devant lui à chaque jour, qu'elle lui parlait et cela devait être de même pour cette femme qui ne l'avait connu que tout jeune. Non, il n'avait pas de but et il n'en trouverait probablement jamais... Vivre était ennuyant sans rien pour s'y accrocher. Claude n'était qu'une copie vierge qui intéressait quelques personnes, mais qui arrivait toujours à devenir inintéressant après quelques temps, comme un jouet que l'on jetait pour en obtenir un plus nouveau, plus jeune, plus sympathique, mais il n'en voulait à personne pour cela puisqu'il ne ressentait aucune attache envers qui que ce soit.
Il fouilla partout, mais non, pas la moindre goutte d'alcool nul part. Il semblerait que la semaine dernière avait été difficile pour le petit homme aux yeux spéciaux qui avait probablement bu sa petite réserve, sachant très bien que s'il ne s'arrêtait pas à deux ou trois verres, il allait se ruiner dans un bar ou boire jusqu'à ce qui ne reste plus rien contenant cette substance qui lui faisait oublier ses maux présents, qui comblait durant quelques instant ce vide constant dans son cœur. Il avait toujours une petite quantité pour le vendredi s'il désirait faire des folies, mais il avait sensiblement oublié qu'il l'avait vidé la semaine dernière en pensant à ses enfants qui devaient probablement être ici, dans ce monde. Il s'était probablement demander si ces derniers l'avait cherché, s'il avait eut un impact dans leur vie, puis il avait probablement réaliser à quel point ça ne l'inquiétait pas, à quel point il ne ressentait pas de sentiment.
Ah. Il s'en souvenait maintenant, de ce vide flagrant, de ces pensés, de sa vie qui semblait si terne et dénudé de sens. Il avait besoin de se sentir vivant, il avait besoin de ce plaisir charnel ou du moins une bonne dose d'alcool... Voir les deux... L'homme à la chevelure brune n'attendit pas éternellement pour envoyer un texto à un bon client, lui disant qu'il lui ferait un bon rabais s'il venait au même bar dans une heure, sachant très bien qu'il n'allait pas cracher sur cette opportunité, l'avarice et la luxure représentant très bien l'individu qu'était son client.
Il se changea, mettant une chemise rouge sang, une cravate, un pantalon chic et un long manteau noir suivit de souliers qui s'accompagnèrent à ce style plutôt chic qu'il avait. Son client n'était pas n'importe qui et il devait s'habiller en conséquence. Enfin, 56 minutes plus tard, il était à cet endroit, à ce bar, attendant impatiemment l'homme qui allait libérer Claude de la prison de ses pensées, l'homme qui allait le faire sentir vivant, l'homme qui donnait espoir en cette chose vide de sens qui avait obtenu l'outil de la parole. Il s'assied donc sur un tabouret, au bar, commandant un bon whisky, humant l'odeur qui s'y dégageait, attendant un homme qui ne semblait sensiblement pas venir. Ce crétin allait payer le double la prochaine fois.
Un homme entra, alors que Claude croyait être l'individu qu'il recherchait, quelqu'un de bien plus intéressant semblait être entrer, laissant un petit sourire en coin perler son visage. Cet homme ressemblait à un ange déchu, ce qu'il appréciait, mais surtout, il semblait avoir le même vide dans son regard.
Accueil 
